Randonnée Nature - Culture dans le Laverq
Publié le 6 Septembre 2019
Jeudi 05 septembre 2019
Randonnée « Nature / Culture »
Une route étroite et sauvage, puis le vallon ouvert tout en lumière avec la petite et grande Séolane. La nappe de charriage a poussé d’énormes blocs arrachés à son passage. La petite Séolane a conservé son bon sens, mais la grande a perdu la tête, en premier et s’est renversée. Les roches les plus jeunes sont à sa base.
Les éboulements et le charriage de pierres ont modifié le paysage ces deux dernières années.
Puis une zone précise de mélèzes morts couverts de lichen : un ancien parc à moutons avec une accumulation des déjections qui ont provoqué une libération importante de nitrates responsable de la mort des mélèzes.
Le Lichen , un parasite ? Non !
L’Usnée barbue est l’association d’un champignon et d’une algue. L’algue produit des sucres et des vitamines à partir du gaz carbonique. Le champignon s’en nourrit et fournit en retour à l’algue, l’abri de ses tissus capables de stocker l’eau et les sels minéraux tirés des poussières d’air.
J’entends souvent aussi que le lierre est un parasite ? Et non!
Il n’étouffe ni ne se nourrit de l’arbre. Et n’abîme aucun crépi de façade qui ne présente pas de fissure. Autonome, il nourrit de nombreux insectes, abrite les oiseaux avec ces feuilles vertes en hiver. C’est un Winter hôtel. Ces fleurs à partir de novembre se transforment en fruits. Il a même une amoureuse qui a complètement décalé son cycle de vie pour profiter de lui.
L’Abeille du Lierre encore appelée Collète du Lierre.
Pendant longtemps on l’a confondue avec une autre abeille solitaire. Découverte en 1993, cette espèce vit six semaines.
Bon, nous l’appellerons Colette Dulierre. Comment vit elle ?
Elle se débrouille toute seule, aucune copine mais pas de reine sur le dos non plus…Et ne pique pas. Colette va manger chez le lierre tous les jours et retourne dans son bunker. La bestiole bosse au fond d’une mine qu’elle a creusé elle - même à l’intérieur d’un talus et qui peut descendre jusqu’à un demi-mètre de profondeur : un puits et plusieurs chambrettes individuelles pour les marmots. A l’intérieur une tapisserie étanche faite d’une membrane de polyester naturel sécrétée par ses soins : solide, fine transparente comme de la cellophane, d’où son nom anglais de l’insecte « Ivy Cellophen Bee ». Colette stocke le pollen puis pond et referme le cellophane. Les futures Colette resteront 10 mois dans l’humidité. Au printemps suivant, les femelles métamorphosées escaladent le puits et mettent le nez à l’air. Alors... l’escadrille des mâles obsédés leur sautent dessus. Une vraie mêlée de rugby ! Bon une fois fécondées, elles pourront dormir tranquille, n’intéressant plus personne.
Montée à l’ombre apaisante de la forêt. Framboises et groseilles.
Cabane de Plan bas nouvellement restaurée, une vraie chaumière pour Boucle d’or et les trois ours.
Arrivée en lumière sur le plateau du petit chalet. Relaxation sur rocher tiède, étirements verticaux, courses des petits, les marmottes connaissent c’est sûr, le paradis.
Puis vient le chaos de grès et de calcaire dans le ciel azur. Les Eaux Tortes sont asséchées mais nous voyons bien, la trace de l’ancien lac du glacier de la Blanche présent jusqu’en 1960.Glacier le plus méridionale des Alpes françaises car à l’abri de la face Nord de l’Estrop et du micro climat du Laverq plus arrosé que les vallées voisines de l’Ubaye et du Verdon.
Chamallows rose et blanc de Mady, c’est reparti.
Retour au hameau de l’Abbaye du Laverq avec une visite guidée.
Histoire de la Chrétienté et sa politique avec les rois, les moines bergers et bûcherons et leur architecture. Histoire de la Protection du Patrimoine en France et l’analyse pictural d’un tableau et des vitraux de l’église.
Belles Heures avec un groupe plaisant et attentif.
Catherine
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