Gleize - 17-11-2011
Publié le 17 Novembre 2011
Gleize - 17-11-2011
C'était une belle journée qui s'annonçait, froid sec, à peine un souffle de vent, le soleil arrivait du Queyras: ça allait être une belle journée; ça aurait pu être une belle journée.
Départ de la carrière en montant au col de Gleize, 100m en déniv en dessous des cerisiers; début champêtre dans les prairies d'alpage tondues par les moutons du Pierrot Amar, rencontré plus tard. Le rythme n'est pas soutenu, les pauses sont fréquentes et les langues vont bon train. Le groupe retrouve le sentier au pied du mur, celui de Gleize vous savez, pas l'autre; la file s'étire et le souffle se raccourcit; les langues se reposent.
Nouveau "groupir" au sommet du mur, oui vous savez, celui de Gleize...Là, le souffle retrouve son rythme et les bonnes (il n'y a en a pas de mauvaises à l'ABRG) langues le leur, en accéléré même, car depuis le temps qu'elles n'avaient pas fonctionné... au moins 1/4 d'heure ! C'est aussi l'occasion de grignoter avec échanges de coupes-faim.
L'objectif, le Pic de Gleize est en vue: il se détache magnifiquement sur le ciel d'un bleu unique, haut-alpin (je crois que je vous l'ai déjà fait remarquer, l'hiver dernier), un dégradé de bleu rehaussé par le blanc des montagnes récemment remises à neuf en prévision de l'hiver; le paysage est somptueux, à la limite du somptuaire et propice à calmer les âmes les plus tourmentées. Tout le monde s'accorde pour souligner la pureté et l'harmonie des lignes des reliefs situés au nord (vers le Champsaur...).
La colonne s'ébranle à nouveau, précédée de deux éclaireurs chargés d'aller examiner la faisabilité d'un retour par le sentier de ronde de Chaudun et ensuite la route forestière qui ramène au col de Gleize; c'est d'ailleurs cette hypothése qui a mis le feu aux poudres et transformé le groupe en bande de révolutionnaires retardataires (1789, c'est loin et le printemps arabe est fini...) emmenés par un fort en voix (restons courtois). Un moment de calme permit d'avancer en direction de l'Aiguille et d'apprécier le bocage Champsaurin dont l'entretien et la conservation sont favorisés par le Parc National des Ecrins.
Le retour des deux explorateurs raviva l'agitation des nouveaux indignés de la Plaza del Sol; la montée au Pic avec la perspective du casse-croûte immédiatement après calma tout le monde (peut-être avaient-ils faim après tout); l'apéro servi sans modération remit presque complètement les esprits à l'endroit.
Le lieu de pique-nique ne permettant pas la sieste, la descente est entamée sur l'arête sud-ouest du Pic, rocheuse d'abord; la première plage d'herbe est alors l'occasion d'une dernière manifestation des indignés qui s'allongent instantanément pour la sieste, manquée au sommet. Un peu de repos remet du baume sur les coeurs et un grand sourire, habituel, sur les visages.
Les dernières pentes au-dessous du mur (celui de Gleize, vous savez...) sont l'occasion de faire ou refaire connaissance avec Pierrot Amar de la Fare qui surveille ses moutons gardés par ses Borders-Collets; le Pierrot, un de ces authentiques en voie de disparition et que l'on regrettera: un échange haut en couleurs et dont on garde le souvenir.
Le retour aux voitures s'accompagne de la disparition du soleil qui fatigué, va se reposer; comme nous.
En définitive, celà a été une très très belle journée, comme promis le matin.
JC BLANCHARD