Pic de Rochebrune
Publié le 25 Août 2013
2013-08-25
2013-08-25
Pic de Rochebrune
Ce n’est pas tous les jours qu’on décide de se lancer à l’assaut de cette forteresse de Rochebrune, impressionnante avec ses dentelures écorchées et ses dièdres menaçants. Six randonneurs ont accepté de m’accompagner dans cette bravade peu touristique pour mordre la poussière et se faire mal dans les cailloux.
La Belle Brune se fait apprivoiser avec douceur par une longue approche étagée qui commence juste derrière le col Perdu et conduit au col des Portes. Pas d’animaux pour nous distraire ; il n’y a pas d’herbe ni d’eau dans ce décor minéral inhospitalier.
Pendant le petit repos au col, quelques interrogations naissent dans le groupe car l’itinéraire peu engageant se dresse devant nous et la montagne lâche quelques décharges de pierres pour intimider les conquérants. Finalement, la volonté l’emporte et l’ascension commence lentement dans un sentier qui s’est forgé dans les éboulis et que le gel a heureusement stabilisé.
A mi-pente, la fatigue et la raideur du sentier auront raison de deux d’entre nous qui décident de nous attendre dans un abri.
Arrivés à la brèche, une corde à nœuds permet d’accéder au cœur de la partie sommitale fermée et donne une impression désagréable de potence qu’il nous faut surmonter. Au-delà, c’est l’inconnu avec cette inquiétude des escalades vertigineuses qui peut prendre chacun de nous. Le franchissement de la corde sera l’occasion d’un troisième abandon qui n’ébranlera pas le reste du groupe.
Le sommet n’est plus très loin mais nous devons avancer prudemment, observer chaque pierre, repérer chaque vire pour s’assurer du retour à la brèche.
3308 mètres ! Nous y sommes, solidaires et humblement silencieux.
Un sommet, c’est une victoire même pour ceux qui ont dû lâcher prise en se promettant de revenir.
Je remercie le groupe pour sa remarquable ténacité.
J-Marie