Rando-Théâtre M. PAGNOL

Publié le 19 Mai 2013

Rando-Théâtre M. PAGNOL ( 3° tentative ), 9 mai 2013)

 

 

Tôt le matin, le car conduit par le dévoué Jean-Marie quitte, sous la pluie, le parking du Stade Nautique de Gap, emportant quelques téméraires, qui seront renforcés de quelques autres à Saint Auban, vers le sud et un improbable beau temps.

 

Après avoir côtoyé longuement une Durance gris-brun exceptionnellement grosse (le courant, fort, est même agité de vagues), nous voyons avec soulagement, tandis que la pluie cesse, un rayon de soleil passer sous la couverture de nuages.

 

Petit à petit, ce soleil se fait plus vif et nous permet d’espérer une journée «normale» (bien que, politiquement du moins, normalité et pluie semblent, en ce moment, assez liées).

 

Malgré une hostilité de la route – qui se confirmera en fin de journée- envers notre car (nous ne franchissons un passage, rétréci par la présence d’un puits en pierres, que grâce à l’habileté de notre chauffeur), nous parvenons vers 8 heures, au domaine départemental de Pichauris, à Allauch, où doit se dérouler le spectacle.

 

Accueillis par les acteurs eux-mêmes, dont la familiarité chaleureuse nous donne déjà l’impression de participer nous même à la pièce, et après les consignes données par «l'’instituteur», en costume (blouse grise), nous nous mettons en route, sous leur conduite, dans les garigues d’un site «garlabanesque», évoquant déjà, à lui seul, l’univers de Pagnol.

 

A partir de cet instant, et sous un ciel clément (nous déjeunerons même, dans les herbes, au soleil), nous alternons les marches, agrémentées des commentaires et railleries humoristiques de l’un ou l’autre des acteurs, notamment à notre égard, et les stations où, à l’aide de quelques éléments de décors amovibles suffisamment évocateurs ( parmi lesquels une élégante carriole et des chevaux, dont l’un joue quasiment dans la pièces) se déroulent les scènes successives de «la femme du boulanger».

 

Les divers acteurs, dont nous croisons certains, petit à petit, comme par hasard, le long du chemin, en une présentation naturelle, sont impressionnants de vérité (mention particulière à Firmin, l’'idiot du village, interprété avec un talent consommé).

 

La proximité avec ces acteurs, qui nous incorporent à leur pièce avec simplicité, comme éléments de celle-ci (au bout d’un moment nous ne savons plus si nous sommes spectateurs, figurants, ou même, pour certains, carrément acteurs) est particulièrement sympathique.

 

Même si leur talent nous pousserait à croire qu’ils vivent seulement, dans ce décor naturel, plutôt qu’il ne la jouent, cette histoire où alternent, portés par les répliques géniales, très simples et très profondes à la fois, de Pagnol, le rire et l’émotion, nous sommes toutefois obligés d’admirer, et justement à cause de cela, la performance de ces acteurs, qui prennent manifestement eux aussi beaucoup de plaisir à l’expérience.

 

Même les scènes d’anthologie (l'’ivresse du boulanger malheureux, le retour de Félicie-Pomponette, …), jouées à quelques mètres de nous seulement, prennent, dans cette ambiance, une dimension différente.

 

Le retour au parking, accompagnés des acteurs qui ont quitté leurs rôles, nous permet d’échanger agréablement avec eux.

 

Particulièrement ravis et satisfaits, nous reprenons la route, dont l’inclinaison trop fluctuante, mal adaptée aux autocars, nous bloque quelques instants dans un virage. Sous le regard compatissant des acteurs, descendus de leur propre véhicule pour nous venir en aide, une marche arrière précautionneuse nous permet de nous dégager du piège (au vu des marques sur la chaussée, lorsque le car se sera déplacé, nous pourrons constater que d’autres, avant le notre, ont connu un tel déboire – Le Conseil Général, maître des lieux, serait avisé d’y remédier).

 

Au soir de cette journée, nous ne pouvons que remercier Michèle Albert, qui a eu l’idée de cette sortie, et la persévérance louable de la reconduire malgré les caprices météorologiques, pour cette très agréable et très intéressante expérience que nous ne pouvons que recommander (à noter que, dès l’année prochaine, la troupe «Dans la Cour des Grands», qui nous a dispensé ce spectacle, mettra en œuvre un autre pièce – on ne sait encore laquelle-, également de Marcel Pagnol.

                                                                                                Alain.VINCENT-VIVIAN

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Rédigé par A.B.R.G

Publié dans #Sorties

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